D’après L’histoire inachevée de Witold Gombrowicz, texte et mise en scène de Christophe Honoré
En exergue du spectacle une citation de Gombrowicz dans Opérette : « Si seulement je pouvais atteindre le lieu où se crée l’histoire ! La politique des puissances ! Mais je suis désarmé ! ».
Chiristophe Honoré, romancier et cinéaste, avait mis en scène ses propres textes ( Les Débutantes, Beautiful Guys et Dyyonisos impuissant), avant d’adapter Angelo tyran de Padoue de Hugo, au Festival d’Avignon en 2009.
La fin de l’histoire, c’est un spectacle fragmentaire, plein d’ironie mordante, construit sur des extraits de l’oeuvre décapante de Gombrowicz ( Opérette, Ferdydurke, Pornographie entre autres). Douze acteurs figurent une famille échouée dans une gare, la mère, massive et hommasse Saranghina de Fellini, s’est trompée d’heure, ils sont arrivés 9 heures en avance. Il faut tuer le temps et surveiller le bondissant petit Witold ( (Erwan Ha Kyoon Larcher), le benjamin qui passe son temps à entreprendre hommes et femmes allongés sur les bancs pour tenter de dormir, et notamment Krysia sa favorite qui le repousse (Élise Lhomeau). Le père (Jean-Charles Clichet) minuscule devant son énorme femme rugissante, tente de faire régner l’ordre. On voit des tableaux hallucinants et pourtant drôles, la conquête de l’ouest et l’extermination des indiens, la conférence de Yalta et le pacte Germano-soviétique. Annie Mercier, impressionnante mère joue Daladier et Jacques Derrida, Marlène Saldana Karl Marx et Joseph Staline. Des bribes de l’histoire de notre monde resurgissent au travers d’extraits de l’oeuvre profonde et clairvoyante sur l’immaturité de Gombrowicz revisitée avec pertinence par Christophe Honoré.
Théâtre de la Colline jusqu’au 28 novembre du mercredi au samedi à 20 h 30, le mardi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, tél 01 44 62 52 52, http://www.colline.fr