D’après sa correspondance réunie par Françoise Schwab, mise en scène, adaptation et jeu de Bruno Abraham-Kremer
De Wladimir Jankélévitch, je garde des souvenirs de ses cours sur le pardon à la Sorbonne où Laurent Fréaud mon amoureux, m’avait invitée à la fin des années 60 !
Bruno Abraham-Kremer nous entraîne dans la correspondance de ce joyeux philosophe qui échange pendant 60 ans, une correspondance avec Louis Beauduc, son ami de Normale Sup qu’il avait rencontré en 1923. « La philosophie, c’est comme l’amour, il ne faut pas en parler, mais le faire ! ». Grand pianiste, il nous emmène dans les mélodie de Ravel, Fauré, Debussy, Saint Saens. « Quand les mots manquent, alors la musique élève sa voix ! ». On traverse ses années de service militaire avec les poux, l’enseignement en classes supérieures et les années du fascisme, où réfugié à Toulouse, il se voit privé de son poste d’enseignant, réduit à des traductions et des leçons particulières pour survivre. Enfin, à l’issue de la guerre, il termine le Traité des vertus de 1200 pages, il se marie à Alger en 1947. « La musique, c’est toute ma vie (…) Y-a plus de place en France que pour les troupeaux (…) Ce qui ne meurt pas ne vit pas ! ».
Bruno Abraham-Kremer met en vie avec une force ironique, les paroles de ce philosophe majeur échangées avec son ami sur un ton souvent badin, qui nous aident à vivre.
Ne manquez pas ce spectacle qui s’est déjà joué 180 fois, au Lucernaire à 19 h du mardi au samedi jusqu’au 11 décembre, Tél01 45 44 57 34.