De Molière, mise en scène Jacques Osinski
En exergue, une citation d’une lettre de Jacques Copeau à Louis Jouvet que Jacques Osinski a magnifiquement mise en pratique en distribuant le bouleversant Jean-Claude Frissung dans le rôle d’Harpagon : « Un Harpagon beaucoup plus bourgeois, beaucoup plus décent et par conséquent beaucoup plus hypocrite (sans être mielleux). Le ton de l’interprétation est beaucoup plus austère. Un beau vieillard. Un beau veuf… »
Dans un décor moderne, un living donnant sur une cuisine, on voit d’abord Harpagon portant une lampe frontale, remettre son argent dans son coffre scellé dans le mur, qui reste au centre de la pièce. La vie de la famille va tourner autour de ce coffre, objet de toutes les convoitises. Les enfants qui luttent pour leurs amours sont loin d’être désintéressés et comme Frosine, ils veulent leur part du gâteau de leur père.
Le moment culminant du spectacle qui nous arrache des larmes, c’est le monologue désespéré d’Harpagon après le vol de sa cassette. « Je crois que je suis homme à me voler moi-même ! » Il se met à nu physiquement, on est ému par cette chair flétrie qu’il expose dans sa tirade désespérée. Son seul amour c’est sa cassette sur laquelle ses enfant lorgnent eux aussi.
Artistic Théâtre mardi, mercredi, jeudi à 21 h, vendredi 19 h, samedi 15 et 20 h 30, dimanche à 15 h, relâche le 24 12, tél 01 43 56 38 32
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