CONTRACTIONS de Mike Bartlett, Compagnie la Véraison, Théâtre Paris Villette, 4 février

 Mise en scène et interprétation Elsa Bosc et Yaël Elhadad

 

Elsa Bosc et Yaël Elhadad issues de la même promotion du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, ont entrepris et mènent toujours de belles carrières de comédiennes, avant de fonder la compagnie de la Véraison en 2004 , avec la création de Lettres aux Provinciales aux Rencontres Charles Dullin dans le Val de Marne. Contractions est leur cinquième spectacle qu’elles ont présenté en Avignon off en 2013. Mike Bartlett qui a signé une dizaine de pièces, a été en résidence au Royal Court de Londres, il est actuellement associé à la compagnie Paines Plough.

Sur le plateau de la petite salle du Paris Villette, d’un blanc immaculé, deux bureaux côte à côte face au public. Longue attente et on peut voir une projection sur grand écran du public au bar. Une jeune femme s’assied au bureau, ouvre son ordinateur et dans un grand sourire annonce l’entrée d’Emma, une jeune salariée de la grande entreprise, dont elle est chef de service. Elle commence par le rappel du règlement, interdisant aux employés d’avoir un rapport amoureux avec leurs collègues sous peine de licenciement. Emma acquiesce, mais elle est convoquée avec une régularité impitoyable, au fil des rendez-vous sa chef la traque avec un sadisme souriant. Elle est forcée d’avouer une liaison avec Darenn, un jeune collègue, d’évoquer les moindres détails. Au moment où elle avoue une grossesse, on mute son compagnon au au Canada, elle perd son enfant. Darenn va être rapatrié au siège de la multinationale, il a rompu, mais le règlement exige qu’on licencie Emma. Toujours polie et professionnelle, Emma craque cette fois, elle vomit, déclare qu’elle va attaquer en justice l’entreprise, et pour la première fois, sa chef qui n’a pas voulu donner son nom, la regarde pour la première fois. Elles se serrent la main.

Interprétée au cordeau, l’évocation de cette univers broyeur de vies humaines sous prétexte de rendement résonne étrangement, à l’heure des licenciements de masse pour préserver les rentes de malhonnêtes actionnaires qui ravagent le monde entier.

Théâtre Paris Villette jusqu’au 8 février

compagnielaveraison.blogspot.fr

 

Laisser un commentaire