ON NE PAIE PAS, ON NE PAIE PAS, Théâtre 71 de Malakoff, 10 avril

 
De Dario FoTraduction Toni Cecchinato et Nicole Colchat, mise en scène Joan Mompart, avec Mauro Bellucci, Juan Antonio Crespillo, Camille Figureo, François Nadin et Brigitte Rosset, scénographie Cristian Taraborelli, musique univers sonore Olivier Gabus, Llum Théâtre.

« Confier son budget à une banque, c’est comme confier une banque de sang à un vampire ! ». Ce cri poussé par Antonia, une des deux ménagères inquiétées pour avoir dévalisé avec un groupe de femmes affamées un supermarché dans une banlieue ouvrière en Italie résonne étrangement à l’heure de la fermeture définitive des hauts fourneaux en Lorraine !
Dario Fo avait écrit cette pièce en 1974, il avait réactualisé le final en 2008. Nous avions pu voir  la voir dans une mise en scène de Jacques Nichet au Théâtre des Amandiers à Nanterre, puis plus récemment chez Jolie Môme à la Belle Étoile de Saint Denis. Prix Nobel de littérature en 1997, Dario Fo est devenu docteur honoris causa de la Sapienza, prestigieuse université de Rome en 2006.

Joan Mompart, longtemps compagnon de route d’Omar Porras au Théâtre Malandro, a accompagné Ahmed Madani à la Réunion. Il collabore avec le Théâtre du Rossignol en Suisse puis fonde sa propre compagnie, le Llum Théâtre et monte la Reine des neiges d’Andersen au Théâtre Am Stram Gram de Genève.

Antonia et Margherita reviennent les bras chargés de courses qu’elles ont été réduites à dérober comme toutes leurs voisines de leur grand ensemble réduit au chômage, au supermarché du quartier. Elles sont un peu honteuses, surtout soucieuses de dissimuler leurs larcins à leurs maris, honnêtes militants syndicaux. Une partie est cachée sous le lit, mais l’idée de simuler une grossesse, les tire d’affaire. Les maris qui viennent d’être licenciés de leur usine, eux aussi pris dans une folie salvatrice, mettront la main dans l’engrenage, avec des sacs de farine et de sucre volés, qu’on leur a confiés qu’ils ramènent à la maison. Il s’ensuit toute une série de quiproquos hilarants sur les soit disant grossesses, l’irruption d’un policier et d’un gendarme (interprété avec brio par le même acteur) au domicile d’Antonia où l’électricité vient d’être coupée, un  faux cadavre et un cercueil qu’on dissimule dans une armoire, le tout dans un décor de l’appartement qui se démantibule et tangue au pied d’un grand immeuble sinistre. Antonia mène la danse avec virtuosité grâce à Sainte Eulalie dont les pseudo miracles terrorisent le policier-gendarme.Les 5 compères déchaînent des rires bienfaisants sur une réalité sordide dont toute l’Europe devient la proie Il faut voir et revoir ce spectacle, pour ma part, j’ai pu déguster à nouveau la deuxième partie.
Théâtre 71 de Malakoff jusqu’au jeudi 25 avril, mardi, vendredi à 20 h 30, mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30, dimanche à 16 h Tél 01 55 48 91 00

  

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